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Alpine A110

Carnet de Voyage - 24h - 400km

Ceci est un carnet de voyage d’un road trip que je me suis organisé en août 2020 avec une Alpine A110 dans les routes alpines de l’arrière pays niçois.  Je ne suis pas écrivain, mais je souhaite juste partager ce que j’ai vécu.

Je rêvais de cet instant: avoir la chance de conduire, de vibrer dans la nouvelle Alpine A110, après avoir lu un stock d’essais dans les magazines automobiles et regardé tout autant de vidéos à son sujet. Les avis sont unanimes: elle donne un grand sourire, un vrai plaisir de conduire, comme il ne s’en fait presque plus pour le commun des mortels, où l’on ne cherche pas la performance au millième de seconde près. Mais le Plaisir en priorité. Vive par sa légèreté, son moteur qui répond présent et son réglage dynamique, pas cassant, sain et joueur à la fois. Ce rêve s’est réalisé ce 06/08/20. Pendant 24h et 400 km depuis Mougins puis en passant dans les petites routes entre le Col de Turini, le Col de la Bonette, le Col de Cayolle et les Gorges de Daluis, pour revenir à Mougins.

06/08/20 – 9h45: Prise en main de la voiture: La première chose qui surprend sur cette Alpine, se sont ses dimensions. Très basse, à peine plus de 1,2m de haut, autant qu’un enfant de 7 ans. Et à peine plus grande et plus large qu’une Renault Clio. Ensuite sa ligne galbée tout en douceur, avec ce bleu vif, si caractéristique des Alpines. Pour descendre dans le cockpit, avec classe bien sûr, c’est sportif. Passer la jambe droite sous le volant, faire un squat important, puis pivoter vers la gauche, partir en arrière pour se retrouver dans le baquet pour ensuite ramener la jambe gauche. Déjà à ce moment le sourire est accroché entre mes deux oreilles. J’y suis. L’intérieur est beau. Le volant est bien proportionné, les palettes pour passer les rapports sont juste derrière ce dernier. Les sièges baquets sont superbes. Ils me maintiennent bien malgré ma fine carrure et la position de conduite est parfaite. Alors oui certains plastiques et autres commodos proviennent d’une Renault Clio standard. Et en fait on s’en fiche parce que si vous respectez cette voiture, vous la conduirez. Vous ne vous déplacerez pas simplement d’un point A à un point B. Donc vous ne verrez pas ces détails moins qualitatifs car vous regarderez la route, vous la Vivrez. Certes c’est une voiture à plus de 60 000€. C’est une somme considérable pour Monsieur Madame tout le monde, mais pour ce qu’elle propose comme prestation, de ce que j’ai pu lire, on lui pardonne. Clairement je le confirme totalement, d’autant plus que si son prix est “contenu” à ce niveau, c’est bien grâce au partage de pièces avec Renault. Mais bref il est l’heure de partir.

10h – Mougins – l’heure du départ : j’allume le moteur, mon cœur se met déjà vibrer plus fort. Je suis étonné par le son produit provenant du cœur de cette Alpine et de l’échappement, bien plus agréable à entendre qu’en vidéo. Et surtout beaucoup plus présent en mode sport. Pour rappel, le moteur est dans le dos. Un peu comme un écolier et son sac à dos. Décollage de Mougins, direction Nice pour une première étape pèlerinage: le Col de Turini. Sur la route, beaucoup de têtes se tournent en voyant ce petit être bleu avancer. A ma plus grande surprise, beaucoup de gens font des signes pour “valider” cette auto, avec de grands sourires aux lèvres. C’est le cas aussi bien pour des femmes, que pour des hommes et de tous âges. A partir de ce moment je commence à comprendre que le “capital sympathie” d’Alpine est très présent. J’aurais roulé en Porsche ou Ferrari, je n’aurais pas forcément eu ces comportements de toutes ces catégories de personnes. Au bout de 65 km, je commence une ascension d’environ 20 km direction le col de Turini. Pourquoi ce col ? Tout simplement parce qu’en 1973, Alpine a écrasé la concurrence lors du Rallye de Monte-Carlo avec une spéciale se terminant au Col de Turini, sous la neige, en plaçant 5 Alpine sur les 6 premières voitures. Le mythe Alpine est né. En tant que passionné, je voulais parcourir cette route avec la nouvelle Alpine pour vibrer là où ces pilotes d’exception ont vibré, tout comme aujourd’hui lors du Rallye de Monte-Carlo.

 

11h50: 1ère pause photo juste après le village de La Bollène-Vésubie: Je commence à comprendre la dynamique de l’auto. Très vive, le train arrière est joueur d’une manière saine. La voiture tourne avec une facilité déconcertante et encore plus en rentrant dans les virages “sur les freins” (en réalisant un freinage de manière dégressive jusqu’au point de corde d’un virage. Technique de pilotage pour passer un virage à une allure plus soutenue tout en le maîtrisant tout autant. Une manière à l’opposé de ce que nous apprenons en auto-école où nous faisons un freinage progressif. Pour terminer cette parenthèse, toute proportion gardée, je ne me considère pas comme un pilote, toutefois je mets juste en pratique ce que j’ai pu apprendre de manière pratique au niveau de la conduite “dynamique” en terme d’analyse de la route, des trajectoires et du freinage, tout en préservant la sécurité).

 

12h43: Arrivée au Col de Turini. Je me suis préparé mon repas: filet de poulet, lentilles et haricots verts, le tout avec du vinaigre balsamique. Sauf que sans couverts, que je ne devais pas oublier… c’est moins pratique… J’explique la situation à l’Hôtel les Trois Vallées juste à côté. Je pense qu’ils ont eu pitié de moi, de ce fait ils ont bien voulu me prêter une fourchette et un couteau.  Je me pose à côté de la voiture, là dans l’herbe, à sentir les effluves de Sans Plomb 98 remonter du moteur encore chaud. Je n’en reviens pas de faire ce road trip. Je ris “bêtement”.

Cette pause me permet de faire une première prise de recul quant au comportement de la voiture. Juste exquis. Ce que j’ai pu m’imaginer en lisant les essais, c’est ce que je viens de ressentir. Déjà les 250 cv de l’auto pour ses 1100kg (donc un poids plume, pas beaucoup plus qu’une twingo) suffisent largement pour vous faire sauter les virages à la figure à une vitesse ahurissante. Au fur et à mesure des 20 kilomètres d’ascension, j’ai tapé de plus en plus fort dans les freins, sans les sentir surchauffer avec une pédale de frein qui deviendrait molle. Les vitesses de passage en courbe sont tout aussi impressionnantes malgré les virages bien serrés. La voiture inspire confiance, elle est saine et joyeuse. Car oui cette Alpine, dans les petites routes sinueuses alpines (sans jeu de mots), est dans son élément. Elle est collée à la route tel un gecko. Elle est vive et agile telle une biche. Autre point: sa mélodie: Le mode de conduite “normal” proposé fait que la voiture reste discrète. Une fois le mode “sport” engagé la voiture gagne en chant de manière générale, surtout au moment des rétrogradages avec des crépitements sortant de l’échappement qui donnent vraiment le sourire. Il est clair que je vais faire tout mon road trip dans ce mode. Pour donner une comparaison, un beau son de moteur et des crépitements sont comparable à une symphonie pour des passionnés de musique. En fait cela donne des frissons. C’est juste jouissif. Mon plat de lentilles est terminé, je rend les couverts à l’hôtel et je reprends la route en sens inverse sur 20 km.

 

13h29 – L’heure du plein: Après 100km depuis mon départ le plein fait (réservoir de 45L), le tableau de bord m’indique une autonomie de 250 km restants. Visuellement la jauge me donne les ¾ de disponible. Je préfère m’arrêter car le reste du trajet ne va pas m’offrir une station essence tout de suite. Je suis plutôt surpris de son petit appétit car environ 12-13L au 100 km sur des petites routes dans une conduite « dynamique », pour ne pas dire sportive, c’est raisonnable.

 

13h57 – A l’attaque: Je sors de Saint-Martin-Vésubie, à l’attaque pour plus de 80 km de routes sinueuses en direction du Col de la Bonette à 2802m d’altitude.

 

15h10 – Pause après une petite “chasse aux motards”: Je suis euphorique. En sortant d’un petit village, un groupe de 5 motards italiens me dépasse, en mode “attaque”, mais pas au point “tête brûlée” (enfin cela reste subjectif à chacun d’entre nous). Ni une, ni deux, je décide de les suivre. Pendant près de 6 kilomètres, malgré un rythme vraiment soutenu (vous savez ce moment de concentration très élevé où vous ne parlez plus, ne faites plus rien que vous concentrer sur la chose à faire, j’y étais), j’ai réussi à les suivre sans être distancé. Ce qu’en temps normal avec une voiture lambda ce n’est pas possible. Autant vous dire qu’une fois à l’arrêt je n’en revenais pas. Je n’arrivais pas à réaliser ce que je venais faire avec cette Alpine. En fait c’est comme un feu d’artifice dans ma tête dû au mélange d’adrénaline, le fait de vibrer avec la voiture, de ressentir la route, de la vivre. Impressionnant et impressionnante.

 

15h37 – Une nouvelle pause s’impose: le spot m’inspire pour des photos.

 

16h48 – en pleine ascension du Col de la Bonette: Je repars de ma pause photo et je vois au loin en face une autre Alpine A110. Le sourire aux lèvres, je fais un signe par la fenêtre en mode “Hey salut, on est dans le même club”. Le retour ne s’est pas fait attendre, grands appels de phare par le propriétaire. C’est un peu comme les motards qui se croisent et qui font un geste de la main. Ils appartiennent à un club. Dans mon cas, c’était exactement pareil. Cela peut faire sourire pour une personne lambda et qui n’est pas attirée plus que cela. Mais pour un(e) passionné(e), c’est un petit moment comme ça qui le/la fait vibrer et qui fait vivre la passion.

 

17h10 – Col de la Bonnette: enfin presque.

 

17h50 – Col de la Bonnette – Col à 2802 m d’altitude dans le parc national du Mercantour: Un spectacle à 360° à couper le souffle. Après 194 km, plusieurs pauses photo et séances de sport pour sortir et rentrer dans la voiture, j’y suis enfin. Je resterai pour y passer la nuit en bivouac mais il me reste 205 km et 2 heures de route non stop sur la papier. Sans compter les autres pauses photos. Sachant que je dois rendre la voiture à 10h demain matin, donc je dois continuer. Mais j’y retournerai. Il y a de quoi faire de magnifique photos au coucher de soleil, de voie lactée et lors du lever de soleil.

 

18h36 – Une nouvelle pause photo s’impose: Après avoir fait une bonne pause et seulement 8 km plus tard… A partir de maintenant je dois me dépêcher pour arriver au Col de la Cayolle, 50 km de petites routes sinueuses plus loin, pour avoir encore un peu de lumière pour monter ma tente tranquillement et manger.

 

19h45 – étant quasiment arrivé (à peine 5 km): le spot étant trop beau, je suis obligé de m’arrêter prendre une photo.

 

19h51 – Profiter: étant à quelques centaines de mètres du col je peux profiter du spectacle.

 

19h55 – Col de la Cayolle, 2326 m d’altitude: Le soleil est trop bas dans le ciel et je suis entouré de montagne, donc je ne verrai pas le coucher de soleil et le lever non plus d’ailleurs. Mais que c’est magnifique. Et surtout, pas un bruit, c’est tellement paisible. Il y a un refuge juste en-dessous mais j’avais envie de me retrouver avec la nature en prenant une tente pour dormir en bivouac (pour la première fois de ma vie soit dit en passant). Une fois l’endroit où monter ma tente trouvé et la monter, c’est l’heure du repas.

21h30 – L’heure de se coucher: Après plus de 11h de route, d’un nombre important de sorties et d’entrées dans la voiture pour faire des photos, je suis exténué. Je décide alors de me coucher. Toutefois je note que je n’ai pas mal au dos. La voiture est ferme au niveau des suspensions, plus ferme qu’une voiture de Monsieur Madame tout le monde, logique, mais sans être cassante. Les baquets sont bien conçus et maintiennent bien, c’est vraiment agréable et confortable.

07/08/20 – 04h30 – Je trépigne: après m’être réveillé plusieurs fois dans la nuit, ne pas avoir réussi à me rendormir depuis 2h30 du matin ayant attrapé froid (bien qu’ayant tout pour avoir chaud mais pour une première je ne suis pas habitué à ce haut niveau d’humidité et le froid ambiant 6°C – étant à 2326m d’altitude), je trépigne d’impatience de pouvoir continuer ma route alors je décide de remballer la tente pour fermer les yeux 1h dans le siège baquet de la voiture. Je profite tout de même d’un spectacle: un ciel rempli d’étoiles comme je n’en avais jamais vu et une lune qui éclaire toutes les montagnes autour de moi. C’est mystique, c’est superbe. Quel plaisir pour les yeux.

5h30 – Excusez-moi: pendant la nuit 2 voitures se sont garées sur le parking où se trouve l’Alpine et je sais que les gens dorment dans leur véhicule. Ducoup petite pensée pour eux lorsque je démarre l’Alpine. Oui parce que certes elle n’est pas grosse mais son réveil, surtout moteur à froid (il fait 6°C dehors), vous comprenez bien qu’elle fait un bruit…certain dirons nous. Alors dans une cuvette montagneuse qui résonne…

 

6h29 – Bonjour la lumière: Ayant fait plusieurs kilomètres tranquillement en voyant le jour se lever, ça mérite bien une petite pause avant de passer par les Gorges de Daluis.

 

6h48 – Pause photo au drone dans les Gorges de Daluis: Appelées aussi “Colorado niçois” par la couleur rouge de la roche. Le Var a creusé la roche de telle sorte qu’il a produit ces entailles de 900m sur plus de 6 kilomètres de long. C’est une chance de les voir comme cela, car en pleine journée en période estivale, le trafic routier par les touristes est bien plus important. Le soleil ne rentrant pas encore dans les gorges, cela leur donne un aspect calme et doux.

7h04 – Fini les pauses: Ma pause drone est finie. Je décolle direction Mougins pour ne plus m’arrêter. Tout au long des gorges il y a une succession de plein de petits tunnels dans les roches. Le réflexe de beaucoup de passionnés d’automobile quand ils rentrent dans un tunnel, c’est d’ouvrir la fenêtre et d’écraser la pédale d’accélérateur pour profiter du son de la voiture (les motards c’est pareil de ce que j’ai déjà pu entendre). Eh bien je peux vous promettre que cette petite bombe bleue fait du bruit. Beaucoup de bruit en fait. A tel point que l’on ne garderait pas les fenêtres ouvertes tout le temps en accélérant de manière franche dans les tunnels. Mais pour les passionnés, ce n’est pas trop un problème bizarrement. Un peu fous ? Oui, la passion peut faire perdre la raison. Le jour étant bien levé, je peux de nouveau profiter des nombreux virages figeant mon sourire jusqu’aux oreilles. Cette voiture est si vive, agile, c’est vraiment un régal à conduire.

8h15 – Bon en fait je dois quand même m’arrêter: J’ai vraiment poussé dans la réserve de sans plomb 98 et les 30 km restant seraient de trop je pense. De plus je souhaite rendre la voiture aussi propre que j’ai pu l’avoir. Je m’arrête donc à une station service, avec un monde incroyable. Beaucoup de têtes se tournent vers l’Alpine avec des sourires aux lèvres et des regards plein d’admiration sur cette petite bombe bleue. Cela confirme ce que j’ai pu commencer à réaliser hier. Cette voiture, cette marque, donnent le sourire à beaucoup de gens. Petite remarque, vous comprendrez aisément qu’étant passionné et adorant cette voiture, cela ne m’a pas posé de soucis de la nettoyer.

9h30 – Arrivé au point de départ: A Mougins après 24h et 400 km. Je ne reviens toujours pas d’avoir réalisé ce rêve éveillé de 24h. Le pincement au cœur se fait ressentir au moment de rendre les clés. On dit que toutes bonnes choses ont une fin. La joie, l’adrénaline, l’excitation m’ont fait tenir physiquement ce matin, parce que clairement je ne ferais rien du reste de la journée à part rester à flemmarder dans ma chambre d’hôtel en me repassant toutes les sensations et émotions vécues …

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